La BPI a récemment sorti une étude sur la relation PME-ETI et réseaux sociaux. Les chiffres qui en ressortent sont certes intéressants, mais aussi alarmants.
Le rapport entre les PME-ETI et réseaux sociaux est très ambivalent. On verra quelles est sont les raisons, mais aussi la façon d’y remédier pour leur faire prendre le cap.
L’étrange relation entre les PME-ETI et réseaux sociaux
Elles sont présentes sur internet …
Globalement les entreprises ont bien pris le virage internet : 80% d’entre elles ont un site internet vitrine et 71% sont présentes sur les réseaux sociaux.
Sans surprise c’est Facebook qui est le premier support avec une présence pour 80% et LinkedIn pour 52 %. Si le premier est plutôt orienté BtoC, le deuxième est plus BtoB.
… mais pas actives, et ne se donnent pas les moyens de l’être
53% des dirigeants d’entreprise se jugent en retard par rapport au sujet des réseaux sociaux, mais dans le même temps 57% ne vont pas allouer un budget plus important.
De plus, 69% des collaborateurs n’ont pas été formés aux réseaux sociaux. Quand on sait qu’avec les clients, ce sont les premiers ambassadeurs d’une marque c’est vraiment très dommage.
C’est justement ce que m’avait confiée dernièrement une salariée de banque. La direction incitait le personnel à intervenir sur les réseaux sociaux, mais en ne leur donnant aucune clé pour savoir quoi dire et comment le dire.
Il s’agit là d’une vraie ambiguïté dans cette relation PME-ETI et réseaux sociaux : savoir qu’il faut être présent sur les réseaux sociaux, mais ne pas s’en donner les moyens.
Pourquoi une telle relation ?
Une défiance vis à vis des réseaux sociaux
La majorité des réseaux sociaux sont jugés inutiles. Il n’y a que LinkedIn qui sort son épingle du jeu, avec 61% qui le juge utile et indispensable.
C’est ce qui explique que 70% des PME-ETI n’ont pas élaboré de stratégie digitale.
Le manque de temps et de compétences
Le manque de temps est le frein principal à une présence importante sur les réseaux sociaux. C’est à 84% qu’elle est mentionnée par les entreprises. Quand on sait que les postes dans les entreprises sont très souvent multitâches, les personnes en charge des réseaux sociaux favorisent le plus souvent d’autres missions moins chronophages, mais tout aussi stratégiques.
Ensuite les compétences dans ces domaines sont assez limitées. Les réseaux sociaux ayant fait une apparition relativement récente, les équipes communication et marketing sont plus orientées vers le print que le digital. Les équipes souvent en place depuis des années, n’ont été que peu formées en cours de leur vie salariale. Ce sont souvent les jeunes recrues ou les stagiaires qui se chargent des réseaux sociaux.
Les solutions à apporter pour développer leur présence sur les réseaux sociaux
La solution de la BPI
La BPI préconise un budget de 10.000 €/an, personnel compris. Ça me semble un peu simpliste de sortir un tel chiffre. 10.000 € ça ne fait clairement pas un salarié à temps plein dans une entreprise. On partirait plus sur un quart de salarié, avec les autres investissements qui vont avec : prestations graphisme et vidéo, logiciels, matériel etc … Et encore pour un quart je suis hyper généreuse. Si la PME décide de partir sur une prestation Social Media externalisée à un freelance qui fait à la fois du graphisme et du community management, ce budget ne suffira que pour assurer même pas une demi-journée de travail par semaine. Autant vous dire que si l’entreprise est sur 2 ou 3 réseaux sociaux, c’est mission impossible.
Et oui la gestion de la présence sur les réseaux sociaux est différente d’un support à l’autre. Le dialogue n’est pas le même. Les visuels ne sont pas les mêmes. Et si on compte en plus la veille et l’animation de la communauté, il faut bien plus que cette demi-journée.
La formation sur les réseaux sociaux
La formation sur les réseaux sociaux n’est pas que l’apanage du service communication ou du dirigeant d’entreprise, mais de toute l’entreprise, le service commercial et le service technique.
Les réseaux sociaux sont souvent l’opportunité de se lancer dans l’innovation et de repenser l’entreprise. La politique commerciale, la gestion du service après-vente, la veille concurrentielle ou bien le recrutement de nouveaux éléments dans l’entreprise sont autant d’éléments que tous les services de l’entreprise peuvent appréhender d’une autre manière grâce aux réseaux sociaux. Il est donc important que toute l’entreprise soit sensibilisée : sur les outils, mais aussi la façon de communiquer.
Pour les PME-ETI et réseaux sociaux, la relation est loin d’être mature. Des efforts ont été faits mais il en reste tant d’autres à faire.
Des structures existent un peu partout sur le territoire pour aider les PME-ETI à passer au numérique. En Occitanie, c’est notamment le cas de La Mêlée, dont je fais partie. Nous les accompagnons dans leur transition. Des journées de sensibilisation sont organisées, des petits déjeuners thématiques sont mis en place pour démystifier le rapport aux réseaux sociaux. Alors si vous êtes dans notre coin, n’hésitez pas à nous contacter.